Comment aider son enfant à accepter sa différence ?
Comment aider son enfant à accepter sa différence ? Je constate que depuis quelques années, de plus en plus d’enfants présentent des troubles du neurodéveloppement. Selon les chiffres clés de 2021 de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie), le nombre d’enfants handicapés en 2019 est de 427822. De mon expérience, je pense qu’on est plus à même d’aider son enfant, si, nous, parent, acceptons cette différence.
Nos différences : témoignages personnels
Table des matières
Ma fille de 15 ans
Ma fille a eu un accident vasculaire cérébral lorsqu’elle avait 3 ans. Elle garde des séquelles. Des tremblements du bras droits sont présents depuis, un manque de coordination et une fatigue cognitive importante. Au collège, elle bénéficiait d’une aide humaine ainsi qu’au lycée. Cette différence est parfois difficile à accepter, surtout à l’adolescence, période de construction de soi. Elle souhaite être « normale » aux yeux des autres, tout en ayant besoin que son entourage comprenne ses fragilités. C’est une ambivalence délicate à gérer.
Mon fils aîné de 17 ans
Mon fils ainé présente un trouble du langage oral, un tdah ainsi que des troubles autistiques. Malgré ces défis, il va toujours de l’avant et sa grande force est de rebondir malgré l’échec. Cependant, une fragilité subsiste, il se sent différent et manque de confiance en lui. Pourtant, j’ai le plaisir de constater qu’actuellement, il prend de plus en plus d’assurance. Cette évolution positive montre que l’acceptation de soi est un processus continu qui peut s’améliorer avec le temps et le soutien approprié.
Mon fils de 10 ans
Mon plus jeune fils est autiste avec un TDAH. J’essaie de lui expliquer son handicap avec des mots simples. Étant intelligent, il sait parfois jouer de sa différence. Je veille à ce qu’il ne l’utilise pas comme prétexte pour ne pas persévérer, tout en le soutenant quand ses troubles l’envahissent réellement. Toutefois, en grandissant, j’observe et sa maîtresse d’école également, qu’il veut absolument faire comme les autres car il a peur d’être rejeté. En classe, il fait des efforts énormes pour ne pas se laisser envahir par son hyperactivité, mais cet effort est au détriment de ses apprentissages car cela l’épuise mentalement.
Fais de ton handicap, une force !
Je partage souvent ma propre expérience avec mes enfants. Ayant moi-même un syndrome d’Asperger et un TDA, j’ai longtemps eu du mal à comprendre pourquoi je me sentais si différente. La découverte de mon diagnostic a été libératrice, me permettant enfin de m’accepter telle que je suis.
C’est ce message que je souhaite transmettre à mes enfants : leur différence n’est pas un frein, mais une opportunité de se construire en tant qu’individu unique. Se plaindre ou se complaire dans la négativité ne les aideront pas. Au contraire, je les pousse à aller de l’avant, à s’appuyer sur leur environnement interne et leur état d’être pour devenir des adultes épanouis.
Conseils pratiques pour accompagner son enfant dans l’acceptation de sa différence
1. Accepter soi-même la différence de son enfant
- Prendre le temps de faire son deuil de l’enfant « parfait »
- S’ouvrir à la richesse de la singularité de son enfant
2. Communiquer avec l’enfant
- Expliquer la situation de manière adaptée à son âge
- Utiliser des mots simples et des métaphores ou des pictogrammes
- Encourager l’enfant à poser des questions et exprimer ses ressentis
3. Favoriser l’autonomie et la responsabilisation
- Impliquer l’enfant dans la gestion de sa différence
- Adapter le niveau d’implication selon l’âge et les capacités de l’enfant
4. Développer la confiance en soi
- Valoriser les forces et les réussites de l’enfant
- Encourager la persévérance face aux défis
5. Préparer l’enfant à expliquer sa situation aux autres
- Aider l’enfant à trouver des mots simples pour parler de sa différence
- Pratiquer des scénarios de communication avec l’enfant
- Encourager la participation à des ateliers d’affirmation de soi
Il existe des ateliers sur l’affirmation de soi organisés par des professionnels, spécialement conçus pour les enfants et les adolescents ayant des besoins particuliers. Ma fille participe actuellement à un tel atelier au MPEA (Maison des Personnes En situation d’Autisme ou autre trouble du neurodéveloppement). Ces ateliers peuvent être très bénéfiques pour développer la confiance en soi et les compétences de communication.
Ces ateliers abordent généralement des sujets tels que :
- La gestion des émotions
- La communication assertive
- La résolution de conflits
- La construction d’une image de soi positive
Je recommande aux parents de se renseigner auprès des associations locales, des centres médico-psychologiques ou des services de santé scolaire pour connaître les opportunités disponibles dans leur région.
Conclusion
Face à la hausse du nombre d’enfants présentant des troubles du neurodéveloppement, le rôle des parents est essentiel pour les aider à accepter leurs différences. Que ce soit pour mes deux adolescents ou mon fils plus jeune, j’ai dû apprendre à m’adapter et à les guider avec patience et bienveillance.
L’acceptation de soi passe d’abord par notre propre regard sur la différence de notre enfant. Ensuite, en l’aidant à comprendre sa situation de manière adaptée, en valorisant ses forces et en l’impliquant dans la gestion de son handicap, nous pouvons l’aider à transformer sa différence en une véritable richesse. C’est un chemin long et difficile, mais essentiel pour permettre à nos enfants de s’épanouir pleinement.
