Comment aider son enfant à accepter sa différence ?

Comment aider son enfant à accepter sa différence ? Je constate que depuis quelques années, de plus en plus d’enfants présentent des troubles du neurodéveloppement. Selon les chiffres clés de 2021 de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie), le nombre d’enfants handicapés en 2019 est de 427822. De mon expérience, je pense qu’on est plus à même d’aider son enfant, si, nous, parent, acceptons cette différence.

Nos différences

Ma fille, qui a 14 ans, a eu un accident vasculaire cérébral lorsqu’elle avait 3 ans. Elle garde des séquelles. Des tremblements du bras droits sont présents depuis et un manque de coordination. Au collège, ma fille, a une aide humaine. Cette différence est parfois difficile à accepter, surtout à l’adolescence, période de construction de soi. Ma fille souhaiterait être « normale » aux yeux des autres, tout en ayant besoin que son entourage comprenne ses fragilités. C’est une ambivalence délicate à gérer.

L’adolescence est une phase cruciale où les parents doivent savoir s’effacer pour laisser leur enfant développer sa propre personnalité. Cependant, dans le cas d’un handicap, il faut trouver un équilibre entre ce lâcher-prise et l’accompagnement nécessaire à l’acceptation de la différence.

Il y a aussi mon fils ainé de 16 ans qui a un trouble du langage oral, un tdah ainsi que des troubles autistiques. Malgré tout cela mon fils est toujours allé de l’avant et sa grande force et de toujours rebondir malgré l’échec. Cependant, une fragilité subsiste, il se sent différent et manque de confiance en lui. Cette différence est parfois marquée par rapport aux adolescents de son âge.

Pour mon loulou de 8 ans qui est autiste avec un tdah, j’essaie de trouver des mots simples pour expliquer son handicap. Etant donné qu’il est intelligent, il sait jouer de sa différence parfois. C’est à dire, lorsqu’il n’arrive pas à faire un devoir ou qu’il n’a pas envie de faire quelque chose, il me dit :  » j’ai des difficultés, c’est normal ». Alors je lui réponds, qu’il ne doit pas se servir de ses difficultés comme prétexte à ne pas persévérer. Evidemment, je connais bien mon petit loulou. Je vois quand il n’est pas bien et que ses troubles l’envahissent. Je suis là pour le soutenir et le rassurer.

Fais de ton handicap, une force !

Pour mes deux ados, je leur explique, que leur différence est une force. Je leur parle souvent de ma propre expérience. Je me suis sentie très différente dés mon plus jeune âge. Pendant une vingtaine d’année, voire une trentaine, je ne comprenais pas pourquoi je n’arrivais pas à communiquer comme les autres. Je me sentais inadaptée au monde qui m’entourait. Depuis quelques années, à force de thérapies, de remises en questions, j’ai trouvé le psychologue qui m’a donné une réponse, qui est : syndrome d’asperger. J’ai été rempli d’émotions car enfin, je me comprenais ! Je peux être moi-même et m’accepter telle que je suis.

C’est ce message que je souhaite transmettre à mes enfants : leur différence n’est pas un frein, mais une opportunité de se construire en tant qu’individu unique. Se plaindre ou se complaire dans la négativité ne les aidera pas. Au contraire, je les pousse à aller de l’avant, à s’appuyer sur leur environnement interne et leur état d’être pour devenir des adultes épanouis.

Accompagner ses enfants dans l’acceptation de leurs différences

En tant que parents, notre rôle est crucial pour aider nos enfants à accepter leurs différences, qu’il s’agisse de troubles du neurodéveloppement, de handicaps physiques ou autres particularités. C’est un chemin parsemé d’embûches, mais il est essentiel de les guider avec bienveillance.

Tout d’abord, comme je le disais dans l’introduction, l’acceptation de l’handicap de son enfant est essentielle. C’est un travail personnel qui peut être difficile mais indispensable pour accompagner son enfant sereinement. Il faut prendre le temps de faire son deuil de l’enfant « parfait » et s’ouvrir à la richesse de sa singularité.

Ensuite, expliquer à son enfant la situation de manière adaptée à son âge. Utiliser des mots simples, des métaphores peut l’aider à mieux saisir ce qui le rend différent des autres. L’encourager à poser des questions et à exprimer ses ressentis est aussi primordial.

Enfin, aider son enfant à expliquer sa situation aux autres avec des mots simples, peut l’aider à accepter sa différence. Ce qui peut être bénéfique, c’est d’impliquer l’enfant dans la gestion de sa différence, en fonction de son âge et de ses capacités, lui donnera un sentiment de contrôle et de responsabilisation bénéfique.

Conclusion

Face à la hausse du nombre d’enfants présentant des troubles du neurodéveloppement, le rôle des parents est essentiel pour les aider à accepter leurs différences. Que ce soit pour mes deux adolescents ou mon fils plus jeune, j’ai dû apprendre à m’adapter et à les guider avec patience et bienveillance.

L’acceptation de soi passe d’abord par notre propre regard sur la différence de notre enfant. Ensuite, en l’aidant à comprendre sa situation de manière adaptée, en valorisant ses forces et en l’impliquant dans la gestion de son handicap, nous pouvons l’aider à transformer sa différence en une véritable richesse. C’est un chemin long et difficile, mais essentiel pour permettre à nos enfants de s’épanouir pleinement.

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